PERISCOPE
Qu’est-ce que c’est ?
Une application de streaming vidéo qui permet de diffuser des
vidéos en live ou de les regarder. On retransmet en direct ce qu’on filme. Il
suffit d’un compte Twitter et d’un Smartphone pour être présent sur Periscope. L’application
est interactive. Chaque personne connectée peut commenter la vidéo en live, ou
surenchérir. La reconnaissance des vidéos sur Periscope est facile :
chaque diffusion est symbolisée sur une carte par un point bleu.
10 millions de comptes, 2 d’utilisateurs actifs.
Les scandales et les dérives liés à l’application Periscope
L’affaire Serge Aurier : footballeur professionnel qui a
défrayé la chronique pour avoir utilisé Periscope pour insulter des membres de
son club, son coach et des joueurs. Il avait publié une session vidéo en live
les 13 et 14 février après un match nul contre Lille. Il répondait à des
questions posées par des internautes sur la vie du club, et l’ambiance dans les
vestiaires. Le sportif avait été mis à pied 20 jours. Il avait déjà insulté un
arbitre à la suite d’un match sur Instagram. La vidéo largement diffusée sur
les réseaux a fait le « buzz » et a fait connaître l’application au grand
public.
Les pervers : ils investissent Periscope. Les dangers
d’être confrontés à des contenus violents ou choquants sont donc dénoncés. De nombreuses tendances exhibitionnistes ont
été constatées. De très nombreux contenus pornographiques sont évidemment
publiés malgré une charte d’utilisation qui les interdit. Des mineurs sont
tentés de s’exhiber sur Periscope pour faire un maximum d’audience.
La modération est très imparfaite : Twitter est censé
retirer les contenus problématiques, mais Twitter est critiqué pour des
insuffisances. Des contenus restent trop longtemps, ne sont pas
supprimés ; ils réapparaissent très vite sous un autre compte. Les
contenus douteux publiés avec Periscope restent parfois longtemps en ligne.
Déposer plainte semble impossible : les suites
juridiques sont inexistantes, ce qui pose problème.
L’imitation : le suicide récent d’une jeune femme
diffusé par le biais de l’application risque de susciter des suicides. La
présidente d’E-enfance pense que des adolescents risquent d’imiter ce
comportement.
Une culture juvénile qui repose sur le culte de l’image
Selon le pédopsychiatre Xavier Pommereau, les adolescents
construisent leur identité à partir de ce qu’ils montent d’eux sur les réseaux
sociaux. Comme il le dit, le but du jeu
est d’avoir le maximum de vues, de suffrages, d’être populaire malgré l’idiotie
ou la dangerosité de certains défis.
Sur Periscope le système de comptabilisation des cœurs
remplace les Like de Facebook. Les jeunes sont donc incités à s’abonner à des
chaînes ou à créer des contenus. D’après Anne Cordier, maître de conférences en
SIC, la plupart d’entre eux rêvent de devenir célèbres en se filmant dans leur
intimité comme Norman, le You Tubeur qui cartonne dans la sphère adolescente.
Justine Atlan, présidente d’E-enfance considère que Periscope
n’est pas adapté aux enfants ou aux adolescents : « Ce serait comme mettre
une Ferrari dans les mains d’un enfant de cinq ans », dit-elle en
mentionnant l’utilisation de Periscope par des adolescents.
Les nouvelles tendances des utilisations de
Periscope par des adolescents.
Les agressions filmées
Deux adolescents âgés
de 15 et 16 ans ont diffusé une vidéo d’agression dans les rues de Bordeaux, en avril 2016. L’agression avait été soigneusement planifiée. Ils ont choisi une
victime, l’un a donné des coups, l’autre a filmé et des internautes assistant
en live à leur délit les ont encouragés à continuer. Ils ont été mis en examen
pour violences volontaires avec préméditation et en réunion, avec des
circonstances aggravantes.
Les enseignants victimes
De nombreux adolescents filment les cours en cachette en
relevant des défis sur Periscope. Les collégiens et les lycéens font de
Periscope leur nouveau terrain de jeu. La plupart du temps, ces directs sont
intitulés : « …en cours… au collège… au lycée… ». Certaines
menacent le bon déroulement du cours. La course à la popularité étant la règle
sur Periscope comme sur Facebook, de nombreux élèves se lancent dans des surenchères
en classe : faire une ola en cours, perturber un cours, répondre à voix
haute pendant le cours aux questions posées par écrit par des internautes. Il
est possible de repérer le lieu de ces diffusions sur la carte de Periscope. De
nombreux CPE obligés de se montrer réactifs surveillent d’ailleurs la carte.
Les images dénudées
Periscope, comme l’application Snapchat, favorise le partage
de photos dénudées. Des adolescent(e)s, et même de jeunes enfants, sous la
pression des pairs, ou pour gagner de la popularité, manipulés parfois par des
adultes sans scrupules, se filment partiellement dénudés, ou complètement
dénudés et partagent leurs vidéos. Si le visage n’est pas toujours filmé, ce
type de comportement relève néanmoins de la diffusion de « pédopornographie »
et pas seulement de pornographie. Le fait que cette diffusion ait lieu sur un réseau
est une circonstance aggravante. Les jeunes ne connaissent pas nécessairement
la loi, ne prennent pas la mesure des risques qu’ils courent, ou pensent que, parce
qu’ils publient sous un pseudonyme, l’on ne peut remonter jusqu’à eux. Le
signalement de tels faits au Procureur de la République doit être systématique
et immédiat.
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